Ballade vint d’abord, sans doute d’origine provençale, nous dit le Robert historique de la langue française, avec un étymon qui serait le bas-latin ballare=danser (cf. bal). La graphie, du XIIe au XVIe siècle, ne comprenait qu’un L qu’on retrouve encore dans baladin (danseur puis comédien ambulant).
Le terme à d’abord désigné une chanson à danser puis, à partir du XIVe siècle, une œuvre à forme fixe (trois strophes de sept à dix vers) dont l’exemple le plus connu est la célèbre Ballade des pendus de François Villon.
« de moins en moins chantée, et encore moins dansée, elle devient un genre littéraire à forme fixe » (DHLF, article « ballade »).
Avec la même graphie (deux L), le mot a désigné en français une œuvre poétique, qui négligée en littérature n’avait survécu que dans des formes populaires comme en atteste la première édition du Dictionnaire de l’Académie française (1694) :
« Ballade. s[ubstantif]. f[éminin]. Espece d’ancienne Poësie Françoise. Cet homme a fait une ballade. On appelle, Le refrein de la ballade, Le vers intercalaire qui revient à la fin de chaque couplet.
On appelle dans l’entretien ordinaire, Le refrein de la ballade, Le discours sur lequel une personne retombe souvent [1]. »
Le terme est revenu en français à la fin du XVIIIe siècle sous l’influence anglaise, où le mot a fini par désigner un poème épique ou narratif, et par extension une œuvre musicale de même nature (comme Chopin en avait donne l’exemple avec ses ballades).
Le dérivé balader a conservé l’unique L d’origine. Jusqu’au XVIe siècle, il signifiait « chanter des ballades », Comme jongleurs ou mendiants demandaient l’aumône en chantant des ballades, le terme a fini par désigner en argot du XVIIe siècle « aller en demandant l’aumône ». C’est plus tard (XIXe siècle) que le terme a désigné le fait de se promener sans but, puis « se promener » (d’où « se balader » attesté en 1858).